L’enquête explore de nombreuses thématiques telles que les dépistages infirmiers : bucco-dentaire, staturo-pondérale, auditif, visuel ainsi que les habitudes alimentaires, les comportements addictifs, l’hygiène, le temps passé devant les écrans, la couverture vaccinale, les accidents de la vie courantes, le bien-être et l’accès aux soins.
Neuf enfants de 10-12 ans scolarisés en classe de 6ème à Mayotte sur dix s'estiment en bonne santé. Logiquement dépendant de la présence de problèmes de santé dépistés par les infirmier(e)s de !'Éducation Nationale, ce sont toutefois les filles qui sont les plus affectées.
L'école est vue comme un lieu de bien-être avec la quasi-totalité déclarant s'y sentir bien. Un enfant sur deux a alors déjà un projet d'avenir. Cependant, les problèmes de concentration interpellent : la moitié est concernée. Un sur dix se sent mal chez lui ou à l'école, renforcé par un dialogue pas forcément systématique entre l'enfant et ses parents.
La mauvaise qualité des nuitées passées a un fort retentissement sur l'état de santé estimé de l'enfant. On observe quatre fois plus de 10-12 ans s'estimant en mauvaise santé. Ces problèmes de sommeil peuvent s'expliquer par l'absence du repas du soir, les jeunes ne mangeant pas à ce moment de la journée étant trois fois plus concernés par ce problème, et par une literie précaire, un jeune sur dix dormant sur un matelas posé sur le sol ou directement sur le sol. Un quart des enfants met en moyenne 40 minutes à deux heures pour aller de leur domicile à l'école, écourtant fortement la durée de leur nuitée.
11 à 12 % des enfants déclarent avoir ressenti en permanence de la tristesse et de la colère, la moitié de l'apaisement et de la joie au cours des trois derniers jours. En fonction de la précarité, les sentiments de colère et de tristesse ne varient pas, contrairement à ceux d'apaisement (±20 points) et de joie (±12 points). Les enfants déclarant la consommation d'une substance psychoactive sont alors plus fréquemment en colère. On constate par ailleurs que les enfants des familles les moins nombreuses sont ceux qui sont les plus souvent heureux.
Un 10-12 ans sur cent déclare n'avoir ressenti aucune émotion au cours des trois derniers jours, cinq fois plus souvent les garçons que des filles. A contrario, un quart a ressenti les quatre émotions proposées (colère, heureux, triste et calme), sans distinction du sexe cette fois-ci. En cumulant les différents indicateurs disponibles, il ressort qu'un enfant sur dix connait au moins cinq problèmes liés au bien-être. Le Sud et la Petite-Terre sont les deux régions regroupant le plus d'enfants en situation de mal-être.